« La plupart des hommes peuvent comprendre que manger donne des forces », dit le Dr Tilden, « mais il leur faut longtemps pour comprendre qu’arrêter l’alimentation donne des forces. »
Quand on Jeûne on passe par différentes phases de faim et de vitalité, liées à la mise en place du Jeûne.
Pendant les 2 à 3 premiers jours de Jeûne, le corps est en général dans une sorte d'état de privation : la nourriture n'arrive plus au fur et à mesure, et il est en train de terminer la digestion des derniers aliments.
Le glycogène est stocké dans le foie, mais il commence à manquer.
Le métabolisme se modifie alors pour fabriquer le glucose nécessaire, le corps entre en cétose (fabrication de corps cétonique à partir de graisse).
Pendant cette période, qui s'accompagne d'une acidification du sang (appelée crise d'acidose) et d'une élimination important de déchets, l'énergie est souvent au plus bas. Un peu d'exercice aide à relancer la machine !
Les jours suivants on entre dans une phase de gain d'énergie progressive, et au bout de 2-3 jours supplémentaires on arrive alors à une énergie au moins équivalente à quelqu'un qui mange.
Là où ça peut paraître surprenant, c'est que le gain d'énergie augmente progressivement; on arrive alors à dépasser le niveau d'énergie qu'on a en temps normal.
Pour vous donner un exemple, lors de mon premier Jeûne j'ai pu faire facilement un jogging de 20 minutes avec d'autres Jeûneurs. On était pourtant en fin de journée de randonnée, on marchait en moyenne montagne, et on portait tous de grosses chaussures de randonnée et un sac. On était loin des conditions du joggeur parisien en short et baskets !
Si vous vous intéressez à Shelton, des test plus précis ont été réalisés par Luciani sur Succi. Un dynamomètre a été utilisé afin de mesurer la force des mains droite et gauche au cours du Jeûne. Ainsi, le vingt et unième jour, Succi fut capable d'enregistrer au dynamomètre une étreinte plus forte que celle qu’il enregistra au début de son jeûne. Du 20e au 30e jour, cependant, sa force diminua, et fut moins élevée à la fin de son jeûne qu’à son commencement.
En discutant ces résultats, Luciani fait ressortir le fait que Succi était persuadé que sa force avait augmenté au fur et à mesure de la progression du jeûne. Considérant la question de l'influence de l'inanition sur l'apparition de la fatigue, Luciani déclare que, le 29e jour, la courbe de fatigue de Succi était semblable à celle d’un individu placé dans des conditions normales.
L'explication la plus plausible et observée dans d'autres expériences est qu'au bout de 20 jours les muscles commencent à s'atrophier qu'il y a ensuite une diminution graduelle des forces.
Cependant la durée varie suivant les individus, si l'on tient compte de l'importance des réserves possédées et de la rapidité avec laquelle elles sont consommées.
Dans certains cas, on enregistre même une augmentation des forces jusqu'au trentième jour de jeûne.
On peut donc retenir qu'il faut bien réfléchir avant de se lancer dans un Jeûne de plus de 3 semaines, et si c'est le cas, il est important d'avoir un suivi médical pour évaluer de manière précise les impacts pour le corps.
En général les longues durées sont plutôt réservées à des Jeûnes thérapeutiques.
La force et la vitalité sont autant d'origine physique que mentale.
D'après le Professeur Levanzin ceux qui ressentent un manque de force pendant un jeûne doivent être classés dans la même catégorie que ceux qui ont faim. Ce sont des gens nerveux et très impressionnables et leurs maux ne sont que les effets pernicieux de leur trop grande imagination. A l'inverse ; si vous vous suggérez que vous êtes fort et que vous pouvez faire deux kilomètres à votre trentième jour de jeûne, croyez-moi, vous pourrez le faire sans grande difficulté; mais si vous vous mettez dans l’idée que vous allez trouver mal, et si vous persistez à vous tourmenter à ce propos, soyez sûr que peu de temps s'écoulera avant que vous ne vous sentiez réellement faible et que vous ne deveniez victime de votre trop forte auto-suggestion.
Vous pouvez également retrouver une approche similaire dans le livre "Miracle Morning" de Hal Elrod, où le pouvoir de l'auto-suggestion influe fortement sur notre métabolisme et notre capacité à progresser.